Inauguration de l’exposition ponctuelle Ichoumamini le samedi 18 mai 2019 à 18h dans le cadre de la Nuit des musées. Conçu par les étudiants de l’Institut d’ethnologie, cet exercice revient sur la mission de Jean Gabus dans le Grand Nord canadien en 1938–1939.
En avril 1938, Jean Gabus, jeune reporter de trente ans s’embarque pour la baie d’Hudson au Canada. Aspirant à une carrière d’ethnologue, il part vivre avec ceux qu’il nomme les « Esquimaux-Caribous », dans le cadre d’une mission dont il est le seul membre.
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Des dix-huit mois passés sur le terrain, le futur conservateur du MEN (1945–1978) rapporte un matériel ethnographique constitué d’objets, de photographies et d’enregistrements sonores et filmiques. Il en tire un large ensemble d’écrits : carnets de terrains, articles de journaux, récits de voyages, publications scientifiques et romans. Parallèlement, la correspondance entretenue par Jean Gabus avec son premier fils Yannick et sa femme Jeannette ainsi qu’avec Théodore Delachaux, son prédécesseur au Musée d’ethnographie de Neuchâtel, offre une image précise du déroulement de la mission. Elle révèle aussi les bouleversements et les perceptions contradictoires du jeune ethnographe-reporter tout au long de cette expérience.
Conçue par les étudiantes de l’Institut d’ethnologie, cette exposition interroge à travers quatre secteurs les principales tensions de cette mission, propres à tout terrain ethnographique. La fascination pour l’ailleurs fait constamment écho à la nostalgie du pays natal. Les processus d’identification avec les peuples rencontrés occasionnent d’incessants tiraillements avec le statut de « krablouna » (blanc). Les ambitions scientifiques n’évitent pas des méthodes parfois approximatives. L’appel et le désir de mouvement, enfin, apparaissent comme un besoin vital, au même titre que les déplacements des populations nomades d’« Esquimaux-Caribous » sont nécessaires à leur survie.
Le titre donné à cette exposition, Ichoumamini, reflète la complexité des rapports entretenus avec les Inuits de la baie d’Hudson. La traduction qu’en donne Jean Gabus, « advienne que pourra », révèle sa perception d’une pensée dominée par la fatalité. Paradoxalement, chez les Inuits, ces mots signifient « selon ma pensée ».
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Le travail pratique d’ethnomuséographie donne tous les deux ans l’opportunité à des étudiants de Master à l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel de concevoir et réaliser une exposition dans les locaux du Musée.
Encadrés par un conservateur et soutenus et conseillés par l’ensemble des équipes du Musée, les étudiants acquièrent les savoir-faire fondamentaux qui vont des réflexions et lectures initiales jusqu’à l’élaboration d’un dispositif expographique structuré aussi bien conceptuellement que spatialement.
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Renseignements complémentaires
Équipe de conception : Anne-Laure Perritaz et Lena Rossel (étudiantes UNINE) encadrées par Auriane Gouzowski (collaboratrice scientifique) et Bernard Knodel (conservateur adjoint).
Contact média
Valerie Chatelain
Chargée de communication
valerie.chatelain@ne.ch
032 717 85 60
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Responsable du TP
Bernard Knodel
Conservateur adjoint
bernard.knodel@ne.ch
032 717 85 60
Contact Direction
Yann Laville
Co-directeur
yann.laville@ne.ch
032 717 85 60
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