Mamadou Diouf
Historien spécialiste de la colonisation et des sociétés africaines contemporaines, Mamadou Diouf décrypte avec finesse les mutations politiques et sociétales de l’Afrique. Dans ses nombreux ouvrages, il propose une analyse à la fois historique, sociologique et anthropologique de l’Afrique et de sa diaspora.
Il a enseigné au département d’histoire de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal) jusqu’en 1999, date à laquelle il s’installe aux États-Unis et rejoint le Département d’Histoire et le Centre d’Études Afro-Américains de l’université du Michigan. En 2007, il rejoint les départements d’histoire et des Études sur le Moyen Orient, le Sud-Ouest Asiatique et l’Afrique (MESAAS). Il prend aussi la tête de l’Institut d’études africaines à l’École des affaires internationales et publiques (School of International and Public Affairs) de l’université Columbia à New York.
Intellectuel d’envergure internationale, Mamadou Diouf partage son savoir jusqu’en Europe où il intervient notamment comme professeur invité à l’École de droit international de Paris - Sciences Po.
Il effectue ce printemps un séjour à Neuchâtel afin de mener des recherches dans les archives conservées au MEN, relatives à deux grands chantiers culturels lancés par Léopold Sédar Senghor, auxquels a été activement associé Jean Gabus, conservateur du MEN de 1945 à 1978 : l’édification du Musée dynamique de Dakar pour le Festival mondial des arts nègres de 1966 et le projet de construction du Musée des civilisations noires.
Harlem Renaissance – African Renaissance – archives et actualités des humanités en Afrique
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les intellectuels, les écrivains, les artistes et les militants noirs qui s’agitent dans le domaine religieux, politiques et culturels se sont réunis à Paris en 1956 et à Rome en 1959 pour s’accorder sur la participation de la communauté noire – l’Afrique et sa diaspora – à la reconfiguration du monde. Ils veulent afficher une présence africaine active, indispensable à l’œuvre de re-civilisation du monde et du « rendez-vous du donner et du recevoir » (Aimé Césaire) et de réorganisation et revitalisation d’une vraie civilisation de l’universel, le résultat de la fusion et du résultat du dialogue des cultures (L. Sédar Senghor).
Les deux outils qu’ils mettent en place sont la maison d’édition Présence Africaine et la Société africaine de culture. Elles poursuivent le travail entamé dans l’entre-deux-guerres, des mouvements de « défense de la race Nègre » dont celui de Lamine Senghor, en passant par la Harlem Renaissance d’Alain Locke, le Pan Africanisme de W. E. B. DuBois, le nationalisme noir du Universal Negro Improvement Association et la Négritude de Suzanne et Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Paulette et Jane Nardal et Léon Gontran Damas.
Infos pratiques
M. Diouf arrive en Suisse mardi 29 mars et sera dès lors disponible pour une interview.
L’entrée est libre grâce au soutien de la SAMEN – la Société des Amis du MEN. La conférence sera diffusée en live sur le compte YouTube de l’institution.
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