La révolution de 2019 au Soudan aurait-elle pu advenir sans l’acharnement des protestataires à diffuser leurs idées et organiser leur mouvement sur internet, malgré la censure ? C’est peu probable. Et c’est sur cette histoire, sur ce jeu permanent du chat et de la souris, que revient longuement le nouveau site anglophone consacré aux nouvelles technologies, Rest of World (dont nous vous recommandons la lecture). Une enquête qui revient sur les premiers blocages des réseaux sociaux, au crépuscule de l’ère el-Béchir, mais aussi et surtout sur le grand black-out organisé autour du massacre du 3 juin. Elle permet aussi de mettre en lumière le travail de l’ombre de ces nombreux anonymes et particulièrement de certains ingénieurs travaillant pour les opérateurs téléphoniques, qui à l’inverse du zèle qu’ont mis leurs employeurs à planifier la censure, ont permis aux contestataires de rester connectés. Un long et beau travail à lire ici.
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